Précis à l'âme.
Certains se souviendront peut-être de cette expression que j'aimais beaucoup, et que j'adore toujours.
Oui, nous avons des états d'âme, mais aussi des précis à l'âme, des certitudes. C'est assez fantastique d'en avoir, c'est voir clair en soi, et savoir où l'on va, où l'on veut aller.
Une évidence pour moi aujourd'hui : ne pas vivre à genoux. Il n'y a aucune connotation religieuse dans ceci. Certes, je ne suis probablement plus croyante, et ce, depuis la mort de mon père, mais ce n'est pas grave, cela ne me tracasse pas plus que ça.
Il était croyant, Franc Maçon, mais refusait d'être à genoux, et je crois que je suis pareille.
Je déteste me soumettre, je l'ai toujours détesté. Je pense que mon "Burn Out" en a été une des conséquences, je devais trop plier devant une quantité énorme de difficultés. Certaines liées à mon travail, à ce cher mammouth, et d'autres d'ordre privé. Alors je me suis battue, rebellée, et je m'en suis épuisée. Trois ans hors circuit, n'ayant qu'une idée en tête, aller mieux, me protéger. Surtout pas me complaire contrairement à l'idée que je pouvais donner, mais me protéger pour vivre.
Le mammouth a été efficace sur ce plan, je dois bien le reconnaître, il m'a protégée, parfois je pensais que je pouvais redémarrer, puis lui, disait que non.
Et voilà, un poste en primaire, avec une façon différente de procéder. Que ce soit dans ma vie privée ou dans mon travail.
Jamais à genoux, juste raisonnable.
Trop de boulot ? J'en fais moins, après tout ils n'ont qu'à nous donner plus de moyens.
Des cas difficiles ? Je ne suis pas psy, je protège les autres enfants tant bien que mal.
Des collègues un peu trop syndicalisés ? Je pars en claquant la porte si ça voile leur professionnalisme.
Et puis dans tout ça, il y a moi. N'en déplaise à autrui, je m'écoute.
Sommeil ? Au lit. Et magnésium si Morphée se fait désirer.
Envie de bouger ? Je bouge où je veux, vive Rennes.
Des soucis financiers ? Heures supplémentaires.
Je ne suis plus couchée, et encore moins à genoux, je suis debout, sachant que lorsque j'en ai besoin, je me pose.
Tout est là, savoir ce dont on a besoin, le prendre, viser le possible, et l'atteindre. Bien sûr, il faut une certaine humilité dans nos objectifs, ne pas viser trop haut, connaître ses limites... Et les dépasser si on peut, sinon, non. Ce n'est pas baisser les bras, c'est être juste avec soi-même.
Alors les gens, surtout n'exigez pas de vous-même ce que vous ne pouvez donner. Il faut s'évaluer, et si on a visé juste, y aller à fond. Si on s'est trompé, l'accepter et arrêter. Ce ne sera pas un échec, juste une auto-évaluation et l'adaptation requise.
Mais jamais être à genoux, surtout devant soi même.