Lecture ...

En aide dans une classe de CE1, j'ai assisté à une séance de lecture, à partir d'un album.

"Tibili, le petit garçon qui ne voulait pas aller à l'école".
Cela étant dit, ce petit garçon, est décri comme Africain, et avec un pagne, je passe sur ce que j'en pense, mais les enfants n'étaient pas gênés, ils ne suivaient qu'à moitié. L'histoire semblait les barber souverainement.

Donc Tibili préférait lire dans le ciel avec son grand père. Et la maîtresse de questionner sur le sens métaphorique de cette situation. Lire et dans le ciel ! Les enfants somnolent, et jouent avec leurs crayons.
La situation de lecture dans le ciel est précisée avec un petit cours d'astronomie (fort bien fait), notamment sur la grande ourse, qu'elle représente par les étoiles assemblées de façon à constituer la fameuse casserole.

"Alors, ça vous fait penser à quoi cette forme ? " Demande-t-elle après avoir relié les étoiles. Oui, me dis-je, ça fait une petite casserole.
- un pistolet !
- une hache !
Sont mignons.

Ensuite Tibili préfère aller sur les pistes rouges d'Afrique.
"C'est quoi une piste ? Est-ce-que vous le savez ?"
- moi je sais ! Il y a les pistes rouges, les vertes et les noires, c'est pour skier !
(pas si défavorisé le quartier finalement).

" Et pourquoi la piste est-elle rouge?"
Un autre qui n'a manifestement pas été aux sports d'hiver :
- parce qu'il fait trop chaud, la terre brûle ! (Ah si, on est bien en ZEP) !

Tibili n'a pas envie de mettre un uniforme pour l'école, il préfère son pagne. (Oh lecture pour enfants d'un racisme primaire !)

"C'est quoi un uniforme selon vous ?"
- une forme !

Je trouve cette réponse d'une logique implacable.

Sinon j'ai fini la semaine avec une belle otite, Ô merci toubib de m'avoir reçue entre deux patients, mais cette infection, je la mets sur le compte de la classe de CP, dans laquelle la maîtresse gronde un enfant qui a un vocabulaire bien châtié.
"Bon ! Maintenant tu vas demander pardon à la classe, car avec tes gros mots, tu nous a sali les oreilles !"

Ah ! Maintenant je sais où s'attrapent les otites.

Comments

[Hérisson]

Racisme primaire en CE1, logique!

Pour les saillies, ça me rappelle un souvenir d'enfance marquant : la naissance d'un petit veau. Ben c'est vachement gore, si j'puis dire :D

[maitressedecole]

Pour les otites, j'étais abonnée au club petite, je me souviens de moultes para-synthèses, et depuis, j'entends moins bien de l'oreille gauche, mais je trouve ça très pratique en cas de bruit pour dormir.

Par contre, je pense que cela remonte à plus de 40 ans, et j'avoue que j'étais assez démunie face à mon cou enflé d'un coté et à la douleur hier après midi.

Maintenant je ne peux que dire aux parents, de soulager leur enfant en cas d'otite. C'est vraiment douloureux.

Bien soignée, corticoïdes et autres, j'ai pu dormir cette nuit. Je n'en demandais pas plus.

Mais pas le droit de sortir exposer mon oreille à l'air ! C'est moins bien.

Je serais bien allée en Brocéliande ou voir l'"air show" à l'aéroport.

Mais c'est pas grave, merci d'avoir signalé ton passage, et je suis contente que tu aies aimé ma note. Je me suis fait plaisir en l'écrivant.

bises !

[iarn]

QUand j'étais petite j'ai beaucoup eu d'otite... Je m'interroge.
Excellente note ^^ j'adore les récits des réflexions des élèves.

[maitressedecole]

Tu es amusant avec tes commentaires en trois fois pour le prix d'un.

... La vaste problématique de la lecture enfantine.

Tout ce que tu dis est super intéressant, et en plus tu flattes mon ego.
Je n'en parlais pas dans ma note, mais j'ai pu, vendredi, raconter une histoire à des cp, que j'avais choisie : "999 grenouilles". Ils ont tous scotché, et moi avec, je m'éclate toujours à raconter qq chose aux enfants, même aux grands, (cf Pennac).

Maintenant à mes grands schtroumpfs, je relate mes coups de coeur en littérature, mais comme je suis la maman, je suis moins référente, et :::: coup de chance un copain de mes enfants aimait beaucoup l'auteur : Robert Merle, alors je suis devenue crédible, et il y a dans la famille, une grande voracité de ses romans, depuis que je l'ai redécouvert.

Curieusement, quand ils étaient petits, c'est eux qui me guidaient dans mes choix pour mes classes.
J'ai ainsi découvert beaucoup d'auteurs, qui ont ravi mes élèves après avoir fait plaisir à mes enfants.

L'élève dépasse le maître, je passais par eux, petits, pour sélectionner ma littérature enfantine, et j'étais connue comme le loup blanc à la bibliothèque.

Après avoir écouté les romans que je leur lisais, les élèves allaient s'inscrire pour en emprunter d'autres du même auteur.
Là bas : "Ah ! vous êtes avec Isabelle!"

C'était l'époque féérique durant laquelle, le mammouth nous faisait confiance, respectait les besoins des enfants. Maximum : 20 élèves par classe, et une enseignante surnuméraire, spécialisée en soutien et culture. J'ai eu ce poste dix ans. Dix ans de pur bonheur.

Mais cela n'existe plus, à croire que les enfants n'ont pas d'importance et nous encore moins.

Parfois, j'ai un sourire sarcastique, en me disant que si le mammouth avec ses aberrations a déclenché mon burn out, il a dû me payer pendant trois ans intégralement pour que je récupère.

Je n'ai pas lâché jusqu'à ce que je sois prête. Mais ça en valait la peine. Je suis contente de les retrouver ces schtroumpfs.

pffffffffffffffff, quel commentaire que voilà !

Bisous !

[alain]

la dame écrivait: laissez les enfants avoir des souvenirs d ' enfance..