Ma rentrée.
Cette
rentrée, je m’en souviendrai, et je ne serai pas la seule, l’équipe pédagogique
qui m’a accueillie fera comme moi, et cela doit déjà être transmis,
genre : « téléphone arabe », ce qui est d’ailleurs, vu le
secteur, de circonstance.
En
effet, lorsque je suis allée dans la cour pour la récréation du matin, après ma
sacro sainte cigarette, on me disait « Ah oui ! J’ai entendu ton
histoire ! »
Bon allez je vous raconte :
8h10, je sors de chez moi, un peu saisie par la fraîcheur, (normal, cela fait plus de trois ans que je sors quand je veux ou peux), et je me rends à mon école de rattachement, l’école élémentaire « bip bip ». Il n’y a pas plus près de chez moi, je marche moins de 5 minutes, pendant lesquelles, je savoure cette proximité.
8h14 : j’arrive à l’école « bip bip », je la trouve très calme, et je constate mon avance. Je fais le tour du bâtiment pour trouver une grille ouverte, enfin une ! Je rentre, et trouve un monsieur.
Je me présente : « Bonjour, je suis le mi-temps thérapeutique, je suis ****** », je décline mon identité. Manifestement il n’en a rien à faire.
Lui :
« Mais l’école est fermée madame ». Je me dis qu’effectivement
c’était calme, et je raisonne au plus vite à l’aide de mes neurones de blonde.
Je demande au monsieur différents numéros de téléphone, et suivant celui
indiqué sur ma nomination, je fais au pif ledit numéro en remplaçant les deux
derniers chiffres par des zéro.
8h25 : J’appelle le mammouth, et je tombe pile poil à l’accueil. Me voilà soulagée, j’explique la situation, et la standardiste me dit qu’elle va bien trouver quelqu’un malgré l’heure matinale.
Mais oui ! Il y a des gens vivants chez eux avant 9 heures !
J’ai une personne qui me confirme ma nomination à l’école « bip bip », je lui fais un résumé de la situation. Elle :
« "Ah oui ! Cette école est fermée !
- Donc je dois aller où ?
- Attendez je vais bien trouver.
- Vous êtes nommée à l’école « bup bup »
- Ils sont prévenus ? (je commence à me méfier sérieusement).
- Oui, oui, aucun souci. »
Donc je file à l’autre école, mais comme l’heure à tourné, j’arrive quand tout le monde est rentré, et bien sûr tout est fermé. Heureusement je connais cette école, et je suppose l’endroit du bureau de la Direction, parce que j’avais il y a fort longtemps dirigé cette école. Et oui, vous lisez bien.
Je tambourine à une porte en bois, bien sûr, il n’y avait pas de sonnette, mais je le savais.
Je retambourine, et plusieurs fois, puis j’entends une clé dans la serrure. Un homme (genre trentaine cool car je suis enseignant) apparaît sur le seuil.
Soulagée, je refais le même laïus de présentation. Il a l’air assez étonné.
Moi :
« On vous a bien prévenu ?
- Non absolument pas. »
Lui et moi réagissons vite, et il va voir une classe à double niveau, qui m’accueille bien contente d’avoir de l’aide.
C’est
curieux, comme cette école est difficile, les directeurs arrivent toujours d’un
autre département, et se sauvent le plus vite possible, il est le troisième
après moi.
Lundi je téléphone au mammouth et je me fais plaisir pour mettre tout ça au clair avec eux.
Donc j’ai eu un poste fantôme, dans une école fantôme, mais je vous rassure, le travail que j’ai fourni était bien réel, comme la fatigue ressentie le soir, que j’avais oubliée. Fort heureusement, jeudi 9 septembre était le dernier jour du ramadan, et vendredi nous avons travaillé avec la moitié des effectifs.
« Maîtresse ! Demain, je serai pas là, parce que c’est la grève de « l’Aïd ».
C’est bien, la semaine dernière ils ont assimilé la notion de grève et l’ont bien maîtrisée……